-->
Autobiographie
d'un lecteur
Comment j'ai appris à lire : je
ne m'en souviens pas, je me rappelle juste ma jalousie quand mon
grand frère a su décrypter ces hiéroglyphes si magiques...
Le premier livre que j'ai lu seule
et dont je me souviens : Je ne me souviens de rien avant un Club
des cinq d'Enid Blyton, (2 garçons et deux filles + un chien) ;
j'adorais la fille nommée Claude, garçon manqué, toujours de
mauvaise humeur, mais courageuse et tenace. Je l'admirais d'oser
ainsi affronter les bandits en face. La parfaite aventurière que je
rêvais d'être.
Mes lectures à l'époque du collège
: toujours le club des cinq, mais aussi les BD (Tintin, Astérix),
les romans dont le héros est un ado comme moi et auquel je peux me
comparer, m'identifier ou qui me fait réfléchir aux choix qui
seraient les miens dans les mêmes circonstances. Je me souviens bien
d'un livre sur le divorce des parents : Ce jeudi d'octobre, lu
en 5e, qui m'avait ouverte à une littérature plus moderne, plus
"ado" (la révolte !) C'est d'ailleurs aussi en 5e que je
me mets à écrire (des poèmes d'abord, puis ce sera mon
journal, et peu à peu, des textes en prose, échangés avec une
voisine de mon âge jusqu'en fin de lycée)
Au lycée, je lis de plus en
plus : certains romans classiques me plaisent : Notre-Dame de
Paris, de V. Hugo m'a captivée tout un été en Espagne, mais
aussi, les pièces de Sartre (les Mains sales, la putain
respectueuse, le mur), d'Anouilh, deux auteurs qui exprimaient
une révolte et un désir d'action dont je me sentais proche. Je lis
avec étonnement l'Ecume des jours, de B. Vian. Je ne
comprends rien à Mme Bovary, étudié pour le bac. Je me
délecte -sans trop les comprendre- des poèmes de Baudelaire. Et
avec la découverte de la philosophie, le roman classique « la
Peau de chagrin » de Balzac, me passionne, posant la
question du choix entre brûler sa vie dans la jouissance, ou
l'économiser grâce à un comportement raisonnable et mesuré.
Avec la fac, les études étant
« littéraires », j'écris toujours, je me rêve même
écrivain parfois -sans y croire bien sûr, je sens bien que ce n'est
pas assez essentiel pour moi pour devenir mon métier-.
Je lis surtout pour mes études, mais
je découvre que ces oeuvres me plaisent grâce à l'étude faite en
cours : j'apprends à entrer pleinement en littérature : ce n'est
plus seulement l'identification aux personnages qui me procure du
plaisir, ce n'est pas seulement la découverte d'autres manières de
percevoir la vie, c'est le plaisir de rencontrer un auteur qui sait
raconter la vie avec des mots à la fois inattendus et si justes,
c'est le plaisir aussi de constater combien une oeuvre est parfaite :
petit univers cohérent créé par la rencontre d'une écriture
géniale et de ma lecture, c'est le plaisir enfin de comprendre des
allusions, de « s'y retrouver » dans un univers qui me
devient familier...
Et avec la vie professionnelle ? Je
découvre ou redécouvre sans cesse des oeuvres classiques auparavant
indigestes ou tout simplement jamais abordées : La Princesse de
Clèves, La Condition humaine, J.Gracq...et Mme Bovary
! Parfois, je lis une œuvre contemporaine : mes derniers coups de
cœur sont La Route, de Cormac mac Carty, reflet de la fin de
notre monde actuel, Du domaine des murmures, de Carole
Martinez, une plongée dans un Moyen-âge flamboyant et noir, ou
encore, la Mort du Roi Tsongor, de Laurent Gaudé, un récit mythique
et allégorique intemporel, donc très actuel !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
A vos stylos ! (euh, claviers..)
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.