Dom Juan, Moliére
Scène 2, acte I
Titre, œuvre : « Tirade de
l’inconstance », Dom Juan ou le festin de Pierre, 1665
Auteur : Molière
Mvt litt : Classicisme /un peu Baroque
Visée : Critiquer les mœurs de la société
Thème : le mariage et la quête amoureuse
Genre : pièce de théâtre
Registre : didactique / lyrique
Contexte utile à
la compréhension : -
se situe au XVII siècle
-apparition du libertinage de mœurs
(conduire sa vie, vie amoureux débridé, jeux d’argent=plaisir), et
d’idées (existence de dieu ?, bien/mal
définis par la raison, libre arbitre individuel basé sur la raison).
Situation de
l’extrait : Après la
scène d’exposition, rencontre entre l’écuyer d’Elvire Gusman et Sganarelle qui
le met en garde sur le comportement de Dom Juan envers les femmes. Dom juan instruit de cette rencontre, exprime
à Sganarelle, sa vision sur l’amour.
Problématique :
Comment Dom Juan est-il persuasif ? En quoi cette scène modifie-t-elle la
vision qu’on a de Dom Juan ? Comment Don Juan défend-t-il sa conception de
l’amour ? En quoi cette scène est-elle subversive ?
I.
Éloge paradoxal de l’infidélité
·
Vocabulaire
du changement de l’infidélité : « changement », « objet
nouveaux ».
·
Progression
détaillée des étapes de la séduction de la femme : l65 à 73, énumération
qui valorise ces étapes = plaisir de la séduction
·
Mise
en valeur du plaisir : vocabulaire du plaisir « la beauté me
ravit » plaisir d’être conquis, « douce violence » oxymore=
passion, « plaisir de l’amour », « douceur
extrême » hyperbole ; « l’impétuosité de mes désirs »
plaisir=désir ; il n’est rien de si doux que de triompher » plaisir
lié a la conquête.
+ Maxime
l65 : « tout le plaisir de l’amour est dans le changement »
·
Conquête amoureuse= conquête guerrière : métaphore l79 « il n’est rien de si doux que de
triompher de la résistance d’une belle personne, et j’ai sur ce sujet
l’ambition des conquérants » ; vocabulaire de la conquête l80
« triompher », l81 » conquérants », l82 « victoire en victoire » ;
comparaison avec Alexandre l85
valorise Dom Juan.
·
Valorisation
de la passion : « je me sens un cœur à aimer toute la terre »
hyperbole.
II.
Arguments de Dom Juan contre la fidélité / pour l’infidélité.
§
L46 : « d’un faux honneur d’être
fidèle » : dénonce une fidélité feinte de tous
§
L51-52 : « l’avantage d’être rencontré la première
ne doit point dérober aux autres les justes prétentions qu’elles ont toutes
dans nos cœurs » : prétexte de l'injustice du hasard.
§
Prétexte
de la nature qu'il faudrait suivre : « la nature nous oblige »
§
Procédés de persuasion :
§
Métaphore
(accompagnée d’antithèses) de la mort pour désigner la fidélité : l45-49
« La belle chose de vouloir…peuvent frapper les yeux » mort de l’âme,
mort psychologique.
§
Dévalorisation
des personnes fidèles : personnes naïves, ridicules. A opposer au
vocabulaire mélioratif pour définir l’infidélité : « juste »,
« douce violence »
L’infidélité est
valorisée par des arguments contestables, faux.
III.
Persuasion/art du langage.
·
Ton passionné et travail du rythme :
·
Exclamative
« Quoi ! » et réplétion du « Non, Non » l 49 =
impression de sincérité.
·
Question
rhétorique l43-45 « tu veux qu’on se lie à demeurer au premier objet qui
nous prend, qu’on renonce au monde pour lui, et qu’on n’ait plus d’yeux pour
personne ? » : rythme ternaire.
·
Rythme
travaillé : Période : l 45 à 53 « La belle chose… qu’elles ont
toutes sur nos cœurs. » ; L 65 à 73 « On goût une
douceur…à… à….envie de la faire venir. » : rythme ternaire de la
protase + Apodose « où nous avons envie de la faire venir. »
·
Jeu
avec l'énonciation :
·
Les
pronoms de la tirade « on »= généralité, comportement anormal (avec
un côté péjoratif) qui s’opposent au « je » de Dom Juan = pensées
personnelles de celui-ci, présentées comme normales + L45 à 60 « Pour
moi…la nature nous oblige » = sincérité de Dom Juan qui peut toucher, même
si sa thèse est immorale ;
·
Puis,
L65 « on goûte »= expose son comportement comme une généralité
admise
·
Retour
à « je » en fin de tirade : L62 « si j’en avais dix mille,
je les donnerais tous » : alexandrin= met en valeur sa générosité :
« je » vs « tous ».
Dom
juan cherche à présenter son opinons personnelles comme une vérité générale.
IV. Le plaisir de l’amour.
·
Plaisir d’être possédé et plaisir de posséder l’autre :
jeu avec les COD et verbes d'action :
·
Femme=objet :
L 65 et suiv : Dom Juan est le sujet du verbe et la femme, l’objet (COD) =
mise en valeur de son travail de séduction
+« jeune
beauté »l 67= la femme est réduite à la seule beauté ou à un objet
« si quelque objet » l 77.
·
A
l'inverse, Dom Juan se présente comme la chose des femmes :
L44
« premier objet qui nous prend » : nous = Dom Juan+ hommes,
prend= possession = femme objet présentée comme celle qui possède Dom Juan !
+ « frapper les yeux ! » l49 : violence,
forces des sentiments. Dom Juan se
présente comme l'objet de la séduction.
+ « la nature nous oblige » l60,
« je ne puis refuser » l60= Dom Juan se présente comme celui qui
subit une obligation.
Dom
Juan se présente donc comme possédé et il possède.
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