Les Lumières/Libertinage
d'idées et de moeurs
Les Lumières
Progrès et
liberté - Le bonheur - Contestation littéraire
Introduction: Le courant de pensée qui se développe en
Europe au XVIIIe siècle doit son nom à la métaphore des «lumières de la
raison», qui dissipent les ténèbres de l'obscurantisme.
Le contexte historique: Le mouvement des
Lumières se développe dans un climat historique et intellectuel propice.
- La monarchie est de plus en plus critiquée : après la mort de Louis XIV en 1715, Louis XV (1723-1774) et Louis XVI (1774-1792) se révèlent incapables de réformer l'État.
- Une longue phase d'expansion économique (développement des échanges et de la colonisation) qui couvre la première moitié du siècle.
- L'essor d'une bourgeoisie qui conteste les privilèges de la noblesse et souhaite, elle aussi, accéder au pouvoir.
- Les sciences et les techniques progressent (L'Encyclopédie (1751-1772) en témoigne) en même temps que la connaissance du monde (grandes expéditions). Des inventions préparent la révolution industrielle du siècle suivant : métier à tisser, machine à vapeur...
- La monarchie est de plus en plus critiquée : après la mort de Louis XIV en 1715, Louis XV (1723-1774) et Louis XVI (1774-1792) se révèlent incapables de réformer l'État.
- Une longue phase d'expansion économique (développement des échanges et de la colonisation) qui couvre la première moitié du siècle.
- L'essor d'une bourgeoisie qui conteste les privilèges de la noblesse et souhaite, elle aussi, accéder au pouvoir.
- Les sciences et les techniques progressent (L'Encyclopédie (1751-1772) en témoigne) en même temps que la connaissance du monde (grandes expéditions). Des inventions préparent la révolution industrielle du siècle suivant : métier à tisser, machine à vapeur...
Les idéaux des Lumières:
LA
RAISON
L'usage de la raison remet en question toute forme d'autorité : se développe l'esprit critique, qui affranchit l'homme des préjugés et des superstitions (Histoire des oracles, de Fontenelle).
- Critique sociale et politique :
Montesquieu plaide pour une monarchie modérée et la séparation des pouvoirs.
- Critique religieuse et anticléricale : Diderot s'oppose au caractère divin de la monarchie. Dans les années 1760, Voltaire défend les victimes de l'intolérance religieuse : les protestants Calas et Sirven, et le jeune chevalier de la Barre.
LA FOI DANS LE PROGRÈS
Cette observation critique est liée à la foi dans la perfectibilité intellectuelle et morale de l'humanité : le progrès des sciences et des techniques est censé améliorer le sort de l'homme et contribuer à son bonheur.
L'ASPIRATION AU BONHEUR
À l'idéal chrétien d'austérité, les Lumières substituent l'hédonisme, qui fait de la recherche du bonheur le but de l'existence humaine. L'homme a droit au bonheur et se doit d'agir en vue du bonheur commun, par conséquent d'être utile. Telle est la leçon finale de Candide.
L'ASPIRATION À LA LIBERTÉ, À LA TOLÉRANCE
Pas de bonheur sans liberté. Les hommes des Lumières revendiquent les libertés nécessaires à l'exercice de la raison, liberté de penser, liberté de s'exprimer.
L'usage de la raison remet en question toute forme d'autorité : se développe l'esprit critique, qui affranchit l'homme des préjugés et des superstitions (Histoire des oracles, de Fontenelle).
- Critique sociale et politique :
Montesquieu plaide pour une monarchie modérée et la séparation des pouvoirs.
- Critique religieuse et anticléricale : Diderot s'oppose au caractère divin de la monarchie. Dans les années 1760, Voltaire défend les victimes de l'intolérance religieuse : les protestants Calas et Sirven, et le jeune chevalier de la Barre.
LA FOI DANS LE PROGRÈS
Cette observation critique est liée à la foi dans la perfectibilité intellectuelle et morale de l'humanité : le progrès des sciences et des techniques est censé améliorer le sort de l'homme et contribuer à son bonheur.
L'ASPIRATION AU BONHEUR
À l'idéal chrétien d'austérité, les Lumières substituent l'hédonisme, qui fait de la recherche du bonheur le but de l'existence humaine. L'homme a droit au bonheur et se doit d'agir en vue du bonheur commun, par conséquent d'être utile. Telle est la leçon finale de Candide.
L'ASPIRATION À LA LIBERTÉ, À LA TOLÉRANCE
Pas de bonheur sans liberté. Les hommes des Lumières revendiquent les libertés nécessaires à l'exercice de la raison, liberté de penser, liberté de s'exprimer.
Les formes littéraires de la contestation:
L'information circule dans les salons, les cafés, mais
surtout dans les journaux et les livres. La littérature se veut contestataire
et didactique à travers des textes argumentatifs aux formes variées :
- dictionnaires (Dictionnaire philosophique, Voltaire, 1764);
- essais (De l'Esprit des lois, Montesquieu, 1748; Du Contrat social, Rousseau, 1762);
- pamphlets, lettres, dialogues philosophiques.
- dictionnaires (Dictionnaire philosophique, Voltaire, 1764);
- essais (De l'Esprit des lois, Montesquieu, 1748; Du Contrat social, Rousseau, 1762);
- pamphlets, lettres, dialogues philosophiques.
Les écrivains utilisent aussi la fiction pour dénoncer les injustices du monde réel : l'utopie (L'An 2440, Mercier, 1740), le conte philosophique (Micromégas, Voltaire, 1752), le théâtre (Le Mariage de Figaro, Beaumarchais, 1784).
Libertinage
d'idées et de mœurs
Libertinage de
mœurs
S'engouffrant dans la brèche ouverte par les libertins de
pensée, certains ne se contentent pas de se libérer de toutes contraintes
imposées par la tradition pour penser mais aussi pour agir à leur guise en
limitant les freins moraux. C'est le libertinage de mœurs.
Les libertins de mœurs se réclament du même courant
philosophique que les libertins de pensée mais l'excès de certains ont
contribué à discréditer le premier mouvement (profanation de lieux saints,
blasphème, débauche sexuelle...). On pourrait penser que pour des libertins
modernes, tout est bon pour satisfaire leurs désirs. Ils pratiquent sans
remords le cynisme et l'hypocrisie, le type même développé par Molière dans sa
pièce Dom Juan. Il y a plusieurs libertinages modernes, bien loin de la
définition première. Mais on retrouve souvent chez ces libertins une valeur
commune: la vision de la cellule du couple. Cette cellule, pour un libertin,
n'a pas d'obligation morale comme la fidélité. Il n'est pas rare de voir des
couples libertins pratiquer l'échangisme tout en respectant l'individu et le
couple lui même. Le libertinage moderne place l'individu au centre de sa
sexualité, contrairement à la morale qui elle, y place le couple. C'est sur ce
dernier point que l'on rejoint la définition première car l'application du
libertinage de mœurs est en opposition à la religion et au concept de l'amour
unique et éternel d'un couple. On peut dire qu'il y a rejet de la morale et de
la religion concernant l'aspect de l'amour.
Ils utilisent comme arme principale l’ironie pour proposer
des textes savoureux qui au-delà de l’érotisme constitue de véritable
profession de foi libertine célébrant les joies du corps et de l’esprit.
Célèbres libertins
Théophile de
Viau (1590-1626)
soldat, courtisan et écrivain il a été le chef de file des jeunes libertins
parisiens sous Louis XIII. Il a été notament accusé d’avoir écrit des poèmes
obsènes et blasphématoires et a même été ménacé de mort par les jésuites.
Sade (1740-1814),
appelé le «divin marquis», représente sans doute le plus ambigu de tous les
libertins: à la fois écrivain, philosophe, historien et théoricien, ce grand
penseur pousse jusqu'à ses limites la licence sexuelle en donnant raison aux
nombreuses accusations d’immoralité et de corruption portées contre lui par
l’Église. Son ouvrage fait de dialogues, intitulé La Philosophie dans le boudoir(1795), constitue un véritable
manifeste du libertinage dans lequel il défend ouvertement la débauche
Au XVIIIe siècle, Casanova
(1725-1798) est tour à tour soldat, courtisan, diplomate, écrivain… et
collectionneur de conquêtes amoureuses — féminines et masculines — à tel point
que son nom devient à jamais un qualificatif réprobateur («Tu n’es qu’un
Casanova !») Ses écrits, bien souvent négligés par les littéraires, sont
pourtant de magnifiques témoignages de son époque, en plus d’être, bien sûr, de
précieux récits érotiques.
Enfin le libertin Choderlos de Laclos est rendu célèbre
avec son célèbre roman épistolaire Les
Liaisons dangereuses (1782) qui présente l’histoire d’étranges et perverses
conquêtes amoureuses.
On peut aussi noter que le libertinage de
mœurs a aussi influencé la peinture.
Libertinisme intellectuel
Le libertinage d’esprit est un courant de pensée né au XVIe
siècle, développé en Italie et qui débouchera au XVIIIe siècle sur la notion de
raison critique des philosophes.
Le 17ème siècle marque l’apogée du libertinage d’esprit. En
effet, le Grand Siècle connaît des «esprits forts», tels La Fontaine et Cyrano
de Bergerac qui, non seulement remettent en question l’ensemble des certitudes
établies, mais contestent l’esprit de système considéré comme une entrave à la
libre pensée religieuse, morale, sociale et politique.
Matérialistes, les libertins considèrent que tout dans l'univers relève
de la matière, laquelle impose, seule, ses lois. Ils estiment donc que la
compréhension du monde relève de la seule raison,
reniant, pour beaucoup, la notion de créateur.
Alors que la monarchie française repose sur une légitimité
divine, on comprend facilement la menace
que pouvaient représenter des individus se voulant indépendants de toute
règle imposée du dehors par la morale ou la religion, établie par l’Église,
l’État ou la Tradition.
Ce d'autant que les libertins appelaient de leurs vœux
l'apparition d'une société reposant sur le mérite (et non les privilèges), dans
un esprit de justice et d'entente sociale.
Si l'on ne retient aujourd'hui volontiers que l'aspect
sensuel et vaguement immoral du libertinisme, ce rejet d'une morale fondée sur
la vertu n'est finalement que la conséquence de leur philosophie : l'absence de
Dieu légitime l'envie de jouir de sa vie terrestre et cette quête, qui ne se
fera néanmoins pas au mépris d'autrui, est le but ultime.
Le libertin est donc un homme affranchi des
conventions religieuses, et contestataire vis-à-vis des idées traditionnelles ;
souvent un sceptique et un athée.
Les philosophes libertins connus
-Françaois La Mothe Le Vayer ( 1588-1672)
-L’abbé Gassendi ( 1592-1655)
-Le marquis de Sade
-Fontenelle
-Savinien Cyrano de Bergerac ( 1619-1655) qui fut un poète,
homme de théâtre et satirique qui a entre autres écrit L’autre Monde (
1657-1662) qui traduit l’esprit de libre examen que les philosophes appliquent
à la religion et qui fait de lui un des plus important représentant du
mouvement.
*Les libertins ont été les précurseurs des Lumières.